Comprendre l’amortissement est essentiel pour maîtriser les bases de la comptabilité d’entreprise et anticiper son impact sur les impôts. Ce mécanisme permet de répartir le coût d’un bien sur sa durée d’usage, en tenant compte de sa dépréciation économique. Utilisé aussi bien en comptabilité qu’en fiscalité, il constitue un levier stratégique pour optimiser les déclarations fiscales, notamment dans les régimes réels.
L’amortissement est une notion incontournable en comptabilité. Il désigne le mécanisme par lequel une entreprise constate la perte de valeur progressive d’un actif immobilisé, en raison de son usage, du temps ou de l’obsolescence.
Ce processus permet d’étaler le coût d’un bien sur sa durée d’utilisation estimée. L’amortissement devient ainsi une charge comptable annuelle, venant diminuer le résultat imposable de l’entreprise.
Seuls certains types de biens peuvent faire l’objet d’un amortissement. Il s’agit principalement des immobilisations (actifs durables) dont la durée d’usage est limitée et mesurable.
Les actifs matériels sont souvent amortis. Cela comprend notamment :
Les bâtiments et constructions,
Le matériel industriel, de transport ou de bureau,
Les équipements informatiques,
Le mobilier, les installations techniques, etc.
Exception : les terrains ne s’amortissent pas, car leur durée de vie n’est pas limitée.
Les actifs immatériels amortissables incluent :
Les logiciels,
Les brevets,
Les marques déposées,
Les sites web, selon les cas.
Le fonds commercial (ou fonds de commerce) n’est amortissable que dans des situations très spécifiques.
Les titres de participation, dépôts de garantie ou prêts ne sont pas amortissables. Leur éventuelle dépréciation se constate via une provision pour dépréciation.
La réglementation fiscale tolère qu’on ne traite pas comme immobilisation certains biens de faible valeur, généralement inférieurs à 500 € HT. Dans ce cas, ils peuvent être directement passés en charges.
L’amortissement suppose de définir plusieurs éléments clés : durée, mode, base et taux. Ces éléments permettent d’établir le plan d’amortissement de chaque bien.
La durée correspond au temps pendant lequel l’entreprise estime utiliser l’actif. Elle dépend de :
L’intensité d’usage,
Le rythme de renouvellement des équipements,
La durée de vie économique du bien.
En l’absence d’informations précises, on peut s’appuyer sur les usages fiscaux (par exemple : 5 ans pour du matériel informatique).
Il existe plusieurs méthodes d’amortissement, à choisir selon le profil du bien :
Amortissement linéaire : répartition régulière sur toute la durée.
Amortissement dégressif : déduction plus forte en début de vie du bien (réservé à certaines catégories fiscalement éligibles).
Autres modes spécifiques : selon un usage réel, un nombre d’unités produites, etc.
Le mode choisi doit refléter la réalité économique de l’usage du bien.
Il s’agit du montant de l’investissement amortissable :
Base = Coût d’acquisition + frais accessoires – valeur résiduelle
La valeur résiduelle est le montant estimé que l’entreprise pourrait récupérer à la fin de l’usage (par revente, par exemple).
En fiscalité, cette valeur résiduelle est souvent ignorée pour éviter une réduction injustifiée de la base.
Le taux résulte directement de la durée :
Taux = 100 % ÷ Durée d’amortissement
Exemple : un ordinateur amorti sur 5 ans aura un taux de 20 % par an en linéaire.
C’est le montant à comptabiliser chaque année :
Annuité = Base × Taux
En mode linéaire, le montant est constant. En mode dégressif, l’annuité est calculée chaque année sur la valeur comptable nette restante.
⚠️ Si le bien est acquis en cours d’exercice, un prorata temporis s’applique.
Chaque bien amortissable doit faire l’objet d’un tableau récapitulatif prévisionnel, appelé plan d’amortissement, qui indique :
Les annuités à comptabiliser chaque année,
La valeur nette comptable restante,
La durée restante.
Ce plan est un outil de pilotage essentiel pour suivre l’évolution de l’actif et anticiper son renouvellement.
En comptabilité, les règles visent à refléter la réalité économique. En fiscalité, certaines règles dérogatoires s’appliquent (durées standardisées, amortissements accélérés, plafonds...).
Cela peut entraîner des écarts temporaires entre la comptabilité et la fiscalité, appelés amortissements dérogatoires.
Chaque année, l’entreprise comptabilise une dotation aux amortissements en charge d’exploitation. Cette écriture comptable traduit la perte de valeur du bien, mais n’affecte pas directement la trésorerie.
L’amortissement permet à l’entreprise de refléter la dépréciation progressive de ses actifs dans sa comptabilité, tout en optimisant sa fiscalité grâce à la déduction des dotations. C’est un outil essentiel de gestion, qui allie rigueur comptable et stratégie fiscale.
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