À partir du 1er janvier 2026, un changement majeur dans le calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va bouleverser le classement énergétique de nombreux logements en France. Près de 850 000 logements pourraient sortir du statut de passoire thermique, sans qu’un seul chantier de rénovation ne soit engagé. Si votre bien est chauffé à l’électricité, il pourrait même grimper de deux classes sur son étiquette énergie.
Le cœur de la réforme repose sur un nouveau coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire, qui passe de 2,3 à 1,9, conformément aux recommandations européennes. Cette mise à jour du calcul, prévue par un arrêté en septembre 2025, réduit l’impact énergétique du chauffage électrique, jusque-là pénalisé par rapport au gaz ou au fioul.
Jusqu’à présent, un logement chauffé à l’électricité pouvait être classé F ou G, même s’il était bien isolé. Ce ne sera plus forcément le cas en 2026.
Si votre DPE a été réalisé après juillet 2021, aucune action n’est nécessaire. Le recalcul sera automatique, grâce à une mise à jour du logiciel national. L’ADEME proposera aussi un simulateur en ligne, permettant de télécharger gratuitement une nouvelle attestation à partir du numéro à 13 chiffres de votre diagnostic actuel.
❗ Attention : les DPE réalisés avant juillet 2021 ou comportant des erreurs devront faire l’objet d’un nouveau diagnostic pour bénéficier de cette réforme.
Un logement qui passe de G à E, ou de F à D voire C, change radicalement de perception sur le marché. Cela efface la décote souvent appliquée aux biens mal classés, estimée entre 5 % et 15 % selon les études.
Sortir de la catégorie des passoires thermiques (F ou G), c’est aussi échapper au gel des loyers et aux futures interdictions de mise en location prévues dans les années à venir.
Certains bonus MaPrimeRénov’ sont conditionnés à la sortie du statut de passoire. Cette réforme peut donc modifier votre éligibilité à certaines aides… ou éviter des travaux coûteux.
Depuis sa création, le DPE convertit les consommations en énergie primaire pour comparer les sources d’énergie. L’électricité, avec ses pertes de production et de transport, était jusqu’ici fortement pénalisée. Mais le mix énergétique français a changé : aujourd’hui, plus de 90 % de l’électricité produite est décarbonée (nucléaire, hydraulique, éolien, solaire…).
C’est pourquoi le gouvernement a choisi de réviser ce coefficient à la baisse, pour mieux refléter la réalité écologique du pays et encourager l’électrification des usages, objectif clé de la transition énergétique.
📅 Date | 🔍 Étape | 📌 À faire |
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Juillet 2025 | Annonce officielle | Préparez vos diagnostics récents |
Septembre 2025 | Arrêté + simulateur ADEME | Vérifiez votre nouvelle note en ligne |
1er janvier 2026 | Entrée en vigueur | Utilisez la nouvelle étiquette pour vos annonces et ventes |
Si les propriétaires se réjouissent, des voix s’élèvent du côté des locataires et des défenseurs du logement : ils craignent que cette réforme dissimule la réalité des consommations. Un logement peut avoir une meilleure note sur le papier, mais conserver des factures de chauffage élevées en pratique. C’est toute la lisibilité du DPE qui est remise en question.
La réforme du DPE 2026 représente une véritable opportunité pour les propriétaires de logements chauffés à l’électricité, sans effort ni travaux. Mais elle interroge aussi sur le rôle du DPE : outil de transparence ou levier politique ? Dans tous les cas, cette évolution pourrait changer la donne sur le marché immobilier… et redonner de la valeur à certains biens jusqu’ici boudés.
Co-fondateur d'INC, Agent immobilier. Proche de ses clients depuis plus de 20 ans.